Pour mémoire, l’article L. 223-1-2 du Code de l’action sociale et des familles, créé par la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant (CASF), prévoit « qu’une liste des actes usuels de l’autorité parentale que la personne physique ou morale qui prend en charge au quotidien l’enfant (assistant familial ou établissement) ne peut pas accomplir au nom du service départemental de l’aide sociale à l’enfance sans lui en référer préalablement est annexée au projet pour l’enfant ». L’article 375-7 du code civil dispose quant à lui que les parents dont l’enfant bénéficie d’une mesure d’assistance éducative continuent à exercer tous les attributs de l’autorité parentale qui ne sont pas inconciliables avec cette mesure. Toutefois, cet article renvoie à l’article 373-4 du même code qui prévoit, s’agissant de la décision du juge aux affaires familiales de confier l’enfant à un tiers, que ce dernier « accomplit tous les actes usuels relatifs à sa surveillance ou à son éducation »
Mais l’exercice des actes usuels de l’autorité parentale soulève des difficultés. D’une part, il n’existe pas de définition précise de la notion d’actes usuels de l’autorité parentale. D’autre part, il existe des difficultés pratiques qui naissent des relations entre le service d’aide sociale à l’enfance, auquel le juge a juridiquement confié la garde, et l’assistant familial, auquel ce service a ensuite délégué cette garde. L’assistant familial ne peut être amené à exercer ces actes usuels qu’au nom du service de l’aide sociale à l’enfance, qui reste juridiquement responsable de l’enfant. Il en résulte donc une incertitude quant au périmètre des actes qui peuvent être directement exercés par l’assistant familial, de ceux pour lesquels il doit en référer au service et de ceux pour lesquels les parents demeurent les seuls à pouvoir décider.
La DGCS a élaboré un guide sur l’exercice des actes non usuels et usuels dans le cadre de l’assistance éducative et, plus précisément, quand le juge des enfants décide de confier l’enfant au service départemental de l’aide sociale à l’enfance. Ce guide a la double ambition « d’aider les professionnels de la protection de l’enfance à déterminer le champ d’action de chaque intervenant dans la vie de l’enfant confié, en identifiant les actes qui relèvent des actes non usuels et ceux qui relèvent des actes usuels de l’exercice de l’autorité parentale ; d’offrir à l’enfant confié à l’aide sociale à l’enfance, dans la mesure du possible, le même quotidien que celui des autres enfants ».
Après un rappel de ce que signifie l’autorité parentale et des différents actes qui caractérise son exercice, en particulier en cas de placement à l’ASE, ce guide présente une large palette d’exemples permettant de distinguer ce qu’est un « acte usuel » par rapport à un « acte non usuel » dans différents domaines de la vie quotidienne (santé, éducation, loisirs …) sans écarter des sujets aussi délicats que les relations avec les membres de la famille ou la religion. Enfin, ce guide aborde de manière concrète les situations dans lesquelles la saisine de l’autorité judiciaire par le service départemental de l’aide sociale à l’enfance devient nécessaire pour assurer le quotidien de l’enfant.
Plus d’infos – “L’exercice des actes relevant de l’autorité parentale pour les enfants confiés aÌ€ l’aide sociale aÌ€ l’enfanceâ€Â : guide disponible sur www.solidarités-sante.gouv.fr