Les services du 115 de Seine-Saint-Denis s’inquiètent de la difficulté croissante à garantir un hébergement aux femmes sans-abri enceintes ou sortant de maternité.

L’association Interlogement 93, responsable des appels au 115 et de la gestion de l’hébergement d’urgence en Seine-Saint-Denis a lancé un cri d’alarme le 30 août dans un communiqué après “que deux femmes aient été contraintes, la veille, de quitter les maternités où elles avaient accouché pour se retrouver à la rue avec leurs nouveau-nés, faute de solution d’hébergement et ce malgré les nombreuses recherches effectuées en amont par le 115”. Deux chambres d’hôtels ont été trouvées pour les mettre à l’abri mais la solution ne pouvant être que provisoire, elles ne pourront refaire une demande d’hébergement au 115 qu’après avoir quitté les lieux. Or, c’est sans garantie puisqu’elles sont une vingtaine en moyenne par jour à faire cette demande, tandis qu’une dizaine d’autres toujours hébergées depuis plusieurs semaines dans une maternité conciliante attendent également une solution… Les 109 places prévues dans les centres d’hébergement de Seine-Saint-Denis sont, en effet, constamment occupées ainsi que la plupart du temps toutes les chambres d’hôtels disponibles.

Plusieurs acteurs de l’urgence s’inquiétaient déjà en 2012 du phénomène des “bébés sans-abri”. Six ans plus tard, le dispositif de coordination et d’accueil s’est beaucoup amélioré, selon Interlogement 93, mais reste insuffisant pour ce département particulièrement concerné par les grossesses précaires. En 2014, 197 femmes sans-abri, enceintes de plus de trois mois ou sortant de maternité avaient été signalées aux associations. En 2017 elles étaient 653. Un triplement qui s’explique en partie par un meilleur repérage de ces femmes, selon Interlogement 93, mais en partie seulement. L’accroissement du nombre de jeunes mères ou de femmes enceintes dans les appels au 115 restant une inquiétante réalité.