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Annoncée en août par Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles, elle vient d’être installée avec  à sa tête l’ancienne ministre et parlementaire Elisabeth Guigou. La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants sera composée d’une vingtaine d’experts : magistrats, médecins, psychologues et sociologues”, sur le modèle de la “Commission Sauvé sur la pédocriminalité mise en place par l’Église catholique, a précisé Adrien Taquet. Elle sera dotée d’un budget de 4 millions d’euros pour deux ans.

Cette nouvelle instance indépendante sera centrée pour l’essentiel sur “le cercle familial, qui concentre 80 % des violences, et doit d’abord nous permettre de mieux connaître le phénomène”, a-t-il indiqué.  “L’inceste est le dernier des tabous. La seule étude d’ampleur, réalisée aux États-Unis, a estimé que 6 % de la population américaine en avait été victime. Transposé à la France, cela correspondrait à 4 millions de personnes”, avait-t-il précisé auprès du Journal du Dimanche (JDD). En référence au témoignage de Vanessa Springora dans son ouvrage “Le consentement” (Grasset 2020), le Secrétaire d’Etat avait ajouté : “il faut nous affirmions clairement, en tant que société, que l’impunité des relations sexuelles avec les mineurs, c’est fini. C’est trop facile de dire que (Gabriel) Matzneff, c’est l’histoire d’une époque, d’un milieu ou d’un quartier de Paris, d’un homme. La vraie question qui doit nous interroger, c’est pourquoi cela a mis trente ans à sortir alors que beaucoup savaient”.

Un appel à témoignages sera lancé par la Commission au premier semestre pour recueillir la parole des victimes via une plateforme téléphonique dédiée.