C’est une énorme inquiétude dans le secteur de la protection de l’enfance : entre les effets de la pyramide des âges et la perte d’attractivité des métiers du social, les perspectives du placement familial apparaissent sombres, alors que c’est le type de placement le plus structurant pour les jeunes concernés. Il est urgent de relancer l’attractivité du métier d’assistant familial, comme d’ailleurs celle de l’en- semble des professions sociales. En complément de la réflexion sur le sens du travail social que développe le récent rapport Piveteau (voir aussi Edito), le BPE vous propose de regarder de plus près ce que les assistants familiaux eux-mêmes disent de leur métier. Un tour d’horizon réalisé avec Marie-Noëlle Petitgas, présidente de l’Anamaaf, à partir des indicateurs du baromètre “Qualité de vie au travail des Assistants familiaux” lancé par cette association.

C’est le premier baromètre consacré au ressenti des assistants familiaux et, pour une première, c’est plutôt une réussite au regard du volume de réponses reçues : “18 000 verbatim et 2650 réponses à l’intégralité du questionnaire lancé en février qui comptait 80 questions exigeant une trentaine de minutes de disponibilité”, se félicite Marie-Noëlle Petitgas. Toutes ces réponses ont d’bord été traduites en indicateurs bruts commentés dans ce numéro en avant-première, avant d’être exploités de manière plus approfondie dans le cadre d’une étude menée par Nathalie Chapon, chercheure à l’Université d’Aix-Marseille qui sera rendue publique à l’automne prochain.

Le baromètre cherche à mesurer le ressenti des assistants familiaux sur une multitude d’aspects de leur métier : les éléments de satisfaction, les difficultés, la rémunération, les relations avec les jeunes, avec leurs familles, les relations avec l’employeur, la motivation, les enjeux du métier et de l’avenir…. Il permet aussi de recueillir des données factuelles sur le profil des assistants familiaux, leurs conditions de vie et d’accueil, le public accueilli.

Âge moyen des répondants : 51 ans, et une moyenne d’ancienneté de 11 ans “ce qui laisse préjuger d’un certain recul”, explique Marie-Noëlle Petitgas. Pour 96% d’entre eux c’est la seule activité. Et l’on compte 88% parmi eux.

Les deux-tiers vivent en zone urbaine ou péri-urbaine: 11% dans une grande agglomération, 54% non loin d’une grande agglomération (entre 5 et 30 km), et 30% à plus de 30 kilomètres d’une telle agglomération.

Ils sont 95% à vivre dans une maison avec jardin, plu- tôt spacieuse, avec pour 62% d’entre eux trois chambres ou plus. Ce qui fait dire à la présidente de l’Anamaaf qu’ils disposent plutôt de bonnes conditions de vie pour faire leur travail, avec en moyenne 2,9 enfants différents accueillis en tout sur 2021 (mais plus de 3 pour 39% des assistants familiaux). En ce qui concerne le nombre de jeunes accueillis en même temps il est de 3,8 jeunes en moyenne au maximum.

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