Nicolas Puluhen, aujourd’hui âgé de 51 ans, vit à La Réunion depuis 2016, mais a passé son enfance à Brest. Dans « Mon P’tit Loup», il raconte les agressions sexuelles incestueuses dont il a été victime dès ses 5 ans. « Ce livre, dit-il, a d’abord été une thérapie personnelle, une stratégie destinée à enrayer une souffrance qui accompagnait ma vie depuis l’enfance. » Le départ précipité de l’auteur et de sa famille vers la Réunion est directement lié à la révélation de ce secret. « À l’époque, il m’avait fallu, pour survivre, mettre un terme à trente-huit années de silence absolu et raconter à une partie de ma famille ce qu’avait été mon enfance, les viols que j’avais subis, la vie déstructurée et emplie d’addictions qui en avait découlé. Ces révélations brutales, et non traitées, n’ont fait que m’enfoncer plus encore dans un dangereux mal-être. Alors, nous sommes partis. » À son récit cathartique court et incisif, Nicolas Puluhen a ajouté d’autres histoires, celle de la petite Lorette décédée à 23 ans en 2021 et des fictions illustrant différents aspects du tabou de l’inceste : le déni, l’amnésie traumatique, la reproduction des agressions… Pierre Perret, dont la chanson « Mon P’tit Loup » fut pour l’auteur une bouée de sauvetage émotionnelle, signe la préface du livre.